Elinor K.

 

Lauréate d’une bourse d’études pour 2020

 

Montant de la bourse : 10 000 $

 

Établissement d’enseignement : Université Saint-Francis-Xavier

 

Programme : Soins infirmiers

Quand j’avais 14 ans, mon père est décédé d’un cancer du pancréas. Il a reçu un diagnostic à la mi-février et le 1er mars, il n’était plus parmi nous. Onze mois après cette perte tragique, ma mère a commencé à se plaindre d’un gros mal de tête. Elle a reçu un diagnostic de cancer du cerveau et l’inattendu est survenu pour la deuxième fois. Elle est partie peu de temps après mon 15e anniversaire de naissance. Dans un court laps de temps, ma vie a changé de façon permanente. J’avais le choix : soit je laissais ce drame ralentir la trajectoire de ma vie, soit j’en retirais du positif et je m’en servais pour aider les autres. En fin de compte, c’est ce qui m’a poussée à aspirer à une carrière en soins infirmiers.

La perte de mes parents a été difficile pour moi pendant longtemps, sur les plans émotionnel et financier. Heureusement, ma tante Janet avait deux chambres où mon frère et moi avons pu emménager. C’est grâce à elle que j’ai pu traverser les périodes difficiles et rester sereine. Elle vivait loin de mon école secondaire de premier cycle, mais elle nous conduisait tous les jours en ville, pour que nous puissions obtenir notre diplôme en même temps que nos amis. J’ai fini par prendre un emploi à temps partiel chez un instructeur de gymnastique pour mettre de l’argent de côté pour une voiture, afin qu’elle n’ait pas à nous conduire et à nous chercher tous les jours.

Après le décès de mes parents, nous avons vendu la maison familiale et l’argent a été déposé directement dans un compte bancaire pour mon frère et moi. Cet argent était strictement pour les frais liés aux études, comme les droits de scolarité et le logement. Avec l’âge, je me suis rendu compte du coût des études universitaires et je savais que l’argent mis de côté ne suffirait pas. J’ai alors commencé un nouvel emploi à titre de superviseure à Tim Hortons afin d’économiser le plus possible pour mes études. Si mes parents avaient eu un meilleur régime d’assurance vie, j’aurais eu la possibilité de mettre plus d’argent de côté pour mes études et de me concentrer strictement sur mes études sans avoir à m’inquiéter de l’aspect financier.

Le fait d’être assise ici aujourd’hui à rédiger ce texte m’a fait réfléchir au chemin que j’ai parcouru. Même si la perte de mes deux parents a été tragique, j’ai pris la décision consciente de profiter au mieux de ce que la vie avait à offrir. Finalement, j’ai appris que je devrais travailler fort et économiser beaucoup d’argent pour atteindre mon objectif d’aider les autres. L’équipe d’infirmières qui nous a soutenus, ma famille et moi, pendant nos jours les plus sombres m’a donné envie de servir ma collectivité. Je voulais être en mesure de fournir aux autres les soins et l’amour que j’ai reçus au moment où j’en avais le plus besoin. Il est devenu évident pour moi que les soins infirmiers seraient la solution et j’ai hâte de pouvoir mettre ma vie au service des autres. Ma vie représente les rêves et les aspirations de mes parents. Cela me donne la force non seulement de survivre, mais aussi de m’épanouir pleinement. 

Les autres lauréats