Amber S.

Je me souviens que mes premières années d'enfance ont été très solitaires et déprimantes. Jusqu'à l'âge de 16 ans, mes sept frères et moi avons été victimes de mauvais traitements et de négligence de la part de nos deux parents. Au cours de l'hiver 2018, j'ai communiqué avec une ligne d'assistance téléphonique, et les services policiers ont lancé une enquête sur ma famille. J'ai ensuite été placée en famille d'accueil le 2 août 2018. Mes parents ont réussi à échapper aux services de police et d'aide à l'enfance jusqu'en décembre 2018 et à ce moment, mes jeunes frères ont aussi été placés en famille d'accueil tandis que mon père était arrêté. Il est incarcéré depuis après avoir été condamné à une peine d'un an d'emprisonnement. J'ai perdu mon père à ce moment-là et il a disparu de ma vie depuis.

J'ai pu renouer avec ma mère et trois de mes jeunes frères en décembre 2018, seulement pour apprendre que ma mère avait été assassinée le 10 avril 2019. J'ai donc perdu mes deux parents et je suis orpheline depuis. C'est mon frère aîné qui l'a assassinée, et il est maintenant en prison pour ce crime, alors je l'ai perdu lui aussi. Tout cela a été extrêmement difficile pour moi parce que j'ai dû traverser les premières années de mon adolescence en subissant de mauvais traitements et de la négligence, puis ces dernières années, j'ai été abandonnée par mon père et j'ai perdu aussi ma mère et un frère.

La perte de mes parents a eu une des répercussions importantes sur mes projets d'études postsecondaires; puisqu'avant le décès de ma mère, j'avais prévu de vivre avec elle gratuitement tout en travaillant à temps partiel pour payer mes études universitaires. Maintenant que cela n'est plus possible, je dois travailler beaucoup plus, tout en continuant d'étudier à plein temps, et ma plus grande crainte est de m'endetter. Mes parents n'avaient pas d'assurance vie. Ma mère avait travaillé comme serveuse dans un comptoir de restauration rapide pendant 30 ans, mais elle n'avait jamais touché de salaire ni d'avantages sociaux. Mon père n'avait pas travaillé en 25 ans, n'avait pas touché d'avantages sociaux et n'avait mis aucun argent de côté lors de ses emplois précédents. S'ils avaient eu une assurance, il serait beaucoup plus facile de financer mes études universitaires et je serais moins stressée à cet égard.

Je ne tiens pas pour acquis mon indépendance, ma liberté, ma vie, ma famille, mes amis ou mes possibilités d'études postsecondaires. J'ai présenté une demande d'inscription au baccalauréat en travail social à cinq universités et j'attends d'être acceptée à Ryerson pour pouvoir commencer ma première année en septembre 2021. Ma passion est de pouvoir aider les enfants en famille d'accueil, et je crois que ceci serait une excellente occasion de le faire, car je peux appliquer mon expérience de vie passée en famille d'accueil à ma carrière en travail social, afin d'aider le plus d'enfants possible.

Recevoir cette bourse me permettrait de travailler moins afin de me concentrer davantage sur mes études et d'y consacrer plus d'énergie, et de réussir/exceller en tant qu'étudiante et travailleuse sociale.