Tehya O.

 

Récipiendaire d’une bourse d’études pour 2022
Montant de la bourse d’études : 10 000 $
Établissement d’enseignement : Université de Calgary
Programme : Relations internationales

Lorsque j’ai perdu mon père, j’avais dix ans et la dernière chose à laquelle j’ai pensé était l’impact que cela aurait sur mon bien-être financier. Mon frère, qui était mon modèle, a été obligé d’abandonner l’école au cours de sa deuxième année d’études postsecondaires, car nous ne pouvions plus payer ses frais de scolarité. C’est à ce moment-là que je me suis rendu compte que j’allais devoir trouver un moyen de payer mes études universitaires par moi-même. Je rêvais de fréquenter l’Université McGill et je me suis rendu compte que je ne pouvais pas me permettre de déménager aussi loin des soutiens que j’avais créés dans ma vie. Je vais devoir compter sur des bourses et d’autres aides financières pour payer mes études.

Ma mère a beaucoup souffert après le décès de mon père. Elle s’est tournée vers l’alcool, puis vers les drogues pour composer avec sa situation. Une fois qu’elle a réussi à se libérer de l’alcool et des drogues, elle avait déjà dépensé l’assurance vie qu’elle avait touchée ainsi que l’argent que j’avais gagné en travaillant à temps partiel depuis l’âge de 13 ans, soit l’argent que j’économisais pour aller à l’université. Comme ma mère ne pouvait pas travailler et qu’elle dépendait donc de l’argent de l’assurance vie pour survivre, nous n’avons pas pu mettre d’argent de côté pour les frais de scolarité et nous dépendions souvent d’aide communautaire pour satisfaire des besoins de base comme l’épicerie. Comme ma mère n’est pas en mesure de le faire, c’est moi qui coordonne avec l’école et les organismes de soutien externes le maintien de l’aide dont notre famille a besoin.

Je maintiens une moyenne de 92 % à l’école tout en travaillant 25 heures par semaine depuis l’âge de 13 ans. Je soutiens financièrement ma famille en payant les réparations de la voiture, l’épicerie et des factures de la maisonnée. À travers tout cela, mon désir d’apprendre, de grandir et de devenir une personne capable de provoquer des changements dans le monde s’est intensifié d’année en année. J’investis beaucoup d’efforts dans tout ce que je fais. Je travaille fort à l’école, je reste tard pour obtenir de l’aide supplémentaire et je suis des cours additionnels afin d’avoir accès à toutes les options possibles.

Je ferai mon entrée à l’Université de Calgary en septembre 2022 pour y étudier les relations internationales. J’ai choisi ce programme parce que j’ai toujours défendu les intérêts de celles et ceux qui ne sont pas en mesure de le faire eux-mêmes. Le petit village où j’ai grandi a souvent une façon de voir le monde qui est différente de ma façon de la voir. Cela signifie que je prends généralement la parole en classe pour défendre un point de vue qui n’est pas toujours représenté (par exemple, je défends souvent les membres de la communauté LGBTQIA, les personnes immigrées ou les personnes en situation de handicap). Si je ne suis pas obligée de travailler à temps plein pendant l’université, je compte me joindre à des clubs et à des groupes qui défendent les intérêts d’autrui.

Et si j’obtiens cette bourse, je compte utiliser l’argent pour payer mes frais de scolarité. Cela m’aidera grandement à me concentrer sur mes études à l’Université de Calgary au lieu de devoir travailler à temps plein ou de craindre devoir abandonner mes études pour des raisons financières, comme ce fut le cas de mon frère.

Les autres lauréats