Allesandra H.

 

Récipiendaire d’une bourse d’études pour 2025

 

Montant de la bourse d’études : 10 000 $
Établissement d’enseignement : Toronto
Programme : Neurosciences, biologie, sciences de la vie

À 13 ans, j’ai entendu ma mère murmurer au téléphone, « Il est parti ». Je me suis sentie obligée de pleurer, mais aucune larme n’est venue. Mon père est décédé par une froide journée de février, mais en réalité, je l’avais perdu bien avant. Sa lutte contre la dépression et ses problèmes de santé dévastateurs l’ont lentement éloigné de nous. Pendant neuf ans, j’ai vu sa passion pour la vie s’éteindre. Sa mort a laissé non seulement un vide émotionnel, mais aussi un vide financier qui a profondément marqué mon parcours vers les études supérieures.

Lorsqu’il a déménagé au Canada en 2012, mon père a perdu son emploi et sa raison d’être. Il a sombré dans une profonde dépression, ce qui a contribué à la dégradation de sa santé et a fait en sorte qu’il a développé un lymphome un an plus tard. Il l’a vaincu, mais peu de temps après, ma mère a développé un cancer du sein à cause du stress engendré par les difficultés de mon père, en plus de celui d’élever deux enfants. Ni l’un ni l’autre de mes parents ne pouvait travailler et nous vivions de nos économies. Au cours de sa dernière année de vie, mon père a subi deux opérations chirurgicales, a reçu un stimulateur cardiaque et a développé un diabète de type 2. Lorsqu’il est décédé, nous n’avions pas d’assurance vie pour nous assurer une certaine stabilité.

Sans assurance, ma mère a dû trouver une façon de payer les frais des funérailles, les factures de la maisonnée et nos études, tout en se remettant de ses propres problèmes de santé. Elle n’a repris le travail que récemment, et bien que j’aie essayé de la persuader, elle ne m’a jamais laissé travailler, m’incitant à me concentrer sur mes études. Si mon père avait eu une assurance, nous aurions eu la sécurité nécessaire pour protéger le bien-être de ma mère, demeurer dans notre maison et payer des études supérieures. Bien que j’aie été acceptée dans une université au Royaume-Uni, les frais pour étudier à l’étranger rendaient la chose presque impossible. Même le séjour en résidence dans une université locale comme McMaster ou l’Université de Toronto était difficilement envisageable, ce qui m’a obligée à revoir mes options. L’assurance vie m’aurait permis de poursuivre mes aspirations sans avoir à faire de sacrifices financiers.

Malgré ces difficultés, j’ai refusé de laisser les finances dicter mon avenir. Ma mère m’avait appris que les études étaient la voie vers l’avenir. Sachant tout ce qu’elle avait sacrifié, je me suis surpassée sur le plan académique, conservant une moyenne de 94 % dans le programme du baccalauréat international. J’ai assumé des responsabilités à la maison, en aidant mon frère à faire ses devoirs et en assistant ma mère pour qu’elle puisse se concentrer sur sa récupération. Mon père a grandi dans la pauvreté et a lutté pour subvenir à nos besoins. Sa résilience et ses rêves pour notre famille alimentent mes propres rêves : obtenir un doctorat en neurosciences, faire de la recherche sur les troubles neurodégénératifs et rendre plus accessibles les outils de santé mentale appuyés par la science.

Cette bourse allégerait notre fardeau financier et m’aiderait à atteindre mon objectif d’améliorer des vies par la recherche et l’éducation. Mon expérience a renforcé l’importance de la préparation financière. L’assurance vie n’est pas seulement une question d’argent, mais aussi de sécurité : elle permet aux familles de vivre leur deuil sans être accablées financièrement.

Il y a un an, ma mère m’a remis un cahier. Mon père y avait écrit un message pour moi. Il n’y avait qu’une seule entrée, datée du 16 juin 2010 : « Plus que tout, je veux que tu me connaisses et que tu te souviennes de moi ». Même si je ne connaîtrai jamais parfaitement mon père, je porte en moi sa résilience et son rêve de donner aux gens mieux que ce qu’il a eu, de guérir le monde par tous les moyens possibles.

Les autres lauréats

Brooke-Lynne F.

« La leçon la plus importante que j’ai apprise en surmontant le deuil, l’insécurité liée au logement et les problèmes de santé mentale est que le but prévaut sur tout... » Lisez le témoignage de Brooke-Lynne..

Delaney M.

« Ma plus grande leçon de vie est la résilience malgré la perte... » Lisez le témoignage de Delaney.

Erin N.

« Ma plus grande leçon de vie est l’importance de travailler fort pour atteindre mes objectifs. » Lisez le témoignage d’Erin.

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