Austin K.

 

Récipiendaire d’une bourse d’études pour 2022
Montant de la bourse d’études : 10 000 $
Établissement d’enseignement : Université de l’Alberta
Programme : Finances

Après le décès de ma mère et vu le manque d’aide et de conseils de mon père, entreprendre des études postsecondaires me semblait presque impossible. J’ai à peine pu me permettre de vivre seul pendant la majeure partie des trois années qui ont suivi son décès. Je n’ai décidé de retourner à l’école que lorsque j’ai appris que je pouvais être admissible à des fonds puisque je suis Métis. Cependant, ces « fonds » ne couvrent même pas le strict nécessaire pour survivre et ils ne sont pas garantis jusqu’à la fin de mon programme de premier cycle. Donc, au lieu de me concentrer sur ma scolarité, je travaille les fins de semaine afin de couvrir mes besoins et d’économiser pour mes futures années d’études postsecondaires.

Ma mère était une mère seule. Souscrire un régime d’assurance vie était loin d’être une priorité et, avant son décès, elle était au chômage depuis deux ans et ne pouvait plus payer les factures mensuelles. Malheureusement, après son décès, les membres de ma famille et moi n’avons eu droit qu’à une couverture insuffisante d’environ 5 000 $ chacun. Étant donné une situation financière déjà désagréable et la séparation de ma famille, ce petit montant s’était rapidement dissipé. Si ma mère avait souscrit une meilleure couverture d’assurance vie, il est impossible d’imaginer à quel point ma vie serait différente. Peut-être que je n’aurais jamais été sans abri ou peut-être que j’aurais pu rester avec ma famille. Ce à quoi je peux penser, cependant, c’est que je suis laissé à moi-même tout au long de mon parcours d’études postsecondaires. Il est difficile de ne pas blâmer le manque d’épargne et de couverture [d’assurance] de ma mère pour la réalité de ma vie aujourd’hui.

Je trouve qu’il est parfois très difficile de poursuivre mes études, mais ce sont dans des circonstances profondément déprimantes que naissent la résilience et la force. Je me souviens avoir pensé à ce que je devais faire de ma vie et à la vie « difficile » que j’avais eue et avoir jeté le blâme pour mon manque de succès sur tout cela. Je n’arrêtais pas de penser « pourquoi moi? », « pourquoi cela devait-il m’arriver? ». Un jour, j’ai appris le recadrage, qui consiste essentiellement à transformer une idée négative en idée positive. Et j’ai commencé à penser « pourquoi pas moi? ». J’ai réalisé que ma réussite dans la vie ne dépendait pas uniquement de moi. Je la devais également à ma famille et à ma mère qui avait travaillé fort chaque jour et avait vu quelque chose en moi alors que je ne le voyais pas moi-même. Chaque jour, je me suis levé déterminé et j’ai travaillé plus fort que la veille pour poursuivre mon rêve de retourner à l’école.

Je me suis associé à des programmes qui m’ont préparé à l’emploi, j’ai trouvé un appartement, je me suis inscrit à des cours de rattrapage scolaire et je suis sorti du puits sombre dans lequel j’avais sombré après le décès de ma mère. Je suis un des rares Autochtones dans mon programme et, grâce à cette bourse, je pourrais peut-être devenir le type de modèle dont j’aurais moi-même eu besoin à un plus jeune âge, notamment pour mes frères et sœurs encore plus jeunes que moi. Je veux obtenir mon diplôme universitaire et emmener les membres de ma famille avec moi pour leur montrer que nous pouvons réussir, ensemble.

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