Le 13 août 2016 est un jour qui a eu une énorme incidence sur ma vie. J’avais toujours grandi dans un foyer où l’amour et le dévouement étaient les priorités absolues pour ma mère, mon père, mon frère et moi. Le 13 août, mon père s’est noyé en essayant de me sauver à la suite d’un accident de bateau. Ce jour-là, j’ai perdu à la mort non seulement mon père, mais aussi ma meilleure amie. Mon père était la seule personne qui croyait en tout ce que je voulais conquérir, et sa mort a affecté ma persévérance quant à mon propre avenir. J’avais 12 ans lorsque mon père est décédé, laissant derrière lui ma mère, mon frère de six ans et moi.
Après le décès de mon père, nos vies se sont assombries; nous sommes passés d’une famille qui illuminait une pièce par ses rires à une famille qui l’assombrissait par son chagrin. Après le décès de mon père, ma mère a fait une dépression. Alors que j’étais plongée dans cet état mental, je suis devenue la pourvoyeuse d’émotions pour mon frère et moi. La perte que j’avais vécue m’a fait gagner en maturité, et je suis passée d’une jeune fille avec des rêves et des aspirations à une jeune adulte qui voulait s’assurer que sa famille serait à nouveau heureuse.
Mon père avait été le seul pourvoyeur de notre famille et nous nous sommes retrouvés en situation de stress financier. Mon père avait souscrit une petite assurance vie ayant permis de payer ses funérailles et de couvrir le coût des factures à payer, sans plus. Ma mère a donc été contrainte de travailler deux emplois tout en travaillant des quarts de 12 heures. Le fait de la voir dans une telle dépression et de devoir subvenir à nos besoins, à mon frère et à moi, m’a contrainte de chercher un emploi dès l’âge de 14 ans. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à travailler à temps plein, presque tous les jours, tout en étant encore étudiante.
La situation financière de ma famille et la perte de mon père ont eu une immense incidence sur moi. Le fait de travailler presque à temps plein tout en poursuivant mes études m’a fait sombrer dans la dépression. J’ai commencé à m’automutiler, car j’avais l’impression que c’était un moyen de surmonter la douleur de la perte de mon père. J’ai fini par tenter de mettre fin à mes jours. C’était pour moi un moyen d’aider ma mère, car elle ne serait alors plus financièrement responsable que d’un seul enfant. Ma tentative de suicide a eu un impact considérable sur ma famille. Cette tentative m’a amené à regarder la vie d’un œil différent et à apprécier les choses de la vie comme je ne l’avais jamais fait auparavant.
Ma situation financière a eu une incidence considérable sur mes projets d’études postsecondaires. J’avais toujours rêvé de poursuivre une carrière nécessitant six années ou plus de scolarité. Sachant que ma mère ne pouvait pas se le permettre, j’ai dû beaucoup changer mon plan de carrière. Ce serait formidable pour moi de recevoir cette bourse d’études. Je pourrais ainsi travailler moins d’heures pendant ma première année d’université, et ma mère aurait moins de stress pour payer mes études universitaires. Cette bourse d’études me permettrait de réaliser mon rêve de devenir travailleuse sociale sans avoir à me soucier de rembourser des prêts étudiants après avoir obtenu mon diplôme universitaire.