Prévisions de l’économiste David McWilliams quant à l’après-pandémie

17 mars 2022

Pour les propriétaires d’entreprises, les promoteurs de régime et les administrateurs de régime

M. McWilliams est un économiste influent qui a prédit avec exactitude bon nombre d’événements mondiaux, notamment le vote du Royaume-Uni sur le Brexit, la victoire de Donald Trump et le krach mondial de 2008.

La pandémie mondiale a déclenché une autre période de volatilité économique. Dans ce contexte, l’économiste David McWilliams s’est joint aux dirigeants de Manuvie à l’occasion d’une conférence numérique en février 2022, où il a fait part de ses observations sur certains sujets d’actualité.

Vous trouverez ci-dessous un sommaire de ses prévisions concernant une récession économique potentielle, la grande démission, la bulle immobilière, la Chine et plus encore.

Ce n’est pas une récession, c’est une « pancession »

« Nous avons mis l’économie en dormance, a déclaré M. McWilliams pendant la conférence, et cela est bien différent d’une récession. »

Il a indiqué qu’il s’agissait d’un choix délibéré en raison de la pandémie. Par conséquent, nous ne connaissons pas actuellement un cycle économique typique de récession et de reprise.

M. McWilliams a expliqué qu’en cas de véritable récession, les revenus et les actifs diminuent, tandis que les taux de chômage augmentent. Or, c’est le contraire qui est en train de se produire.

Mis à part dans les secteurs durement touchés par la pandémie (tourisme, hôtellerie, événementiel, etc.), les taux de revenu se sont accrus, tout comme les taux d’emploi et les prix des actifs.

Nous attendions d’avoir la permission de sortir et de nous divertir, et dans l’intervalle, nous avons mis de l’argent de côté.

Selon M. McWilliams, comme nous procédons à la réouverture d’une économie qui est prête à démarrer, cette reprise sera différente. Le langage même que nous utilisons pour la décrire devra changer. Il affirme que ce n’est pas une récession, c’est une « pancession ».

L’incidence de la grande démission

M. McWilliams a fait valoir que la société change quand les attitudes évoluent en conjonction avec la technologie. Il est d’avis que le pendule du pouvoir est en train de basculer du milieu des affaires vers les individus.

« Il est très clair pour moi que nous avons entrepris le passage d’une ère de personnes morales à une ère de personnes souveraines », a-t-il affirmé.

Selon lui, œuvrer dans de grandes sociétés n’est plus l’option par défaut après avoir passé deux ans à travailler à domicile et à en avoir récolté les fruits. Les gens se sont enhardis et exigent un nouveau modèle de travail.

Les entreprises devront repenser leurs façons de faire, faute de quoi elles perdront leurs employés. M. McWilliams croit que la balle est maintenant dans le camp des individus, et que les entreprises qui offrent des options à la carte attireront les talents.

La bulle immobilière explosera-t-elle?

La question du logement constitue aujourd’hui le principal enjeu dans les pays occidentaux stables, d’après M. McWilliams.

Il estime que le logement ne se comporte pas de la même manière que les autres produits de base dans un marché libre. Lorsque les prix des propriétés augmentent, la demande s’intensifie et les gens se pressent d’acheter. Cependant, l’offre diminue, parce que les propriétaires préfèrent attendre que les prix grimpent encore plus.

Selon lui, les gouvernements doivent intervenir et fournir des habitations stables et bon marché à la population. Il prédit que cela finira par devenir la norme et que l’on considérera le logement de la même façon que l’éducation publique – la nécessité devrait l’emporter sur l’économie.

Inflation, dette et taux d’intérêt

M. McWilliams a indiqué que les taux d’inflation sont en hausse en raison des répercussions de la pandémie sur les chaînes d’approvisionnement. Il a précisé que pour que l’inflation diminue, il faudrait relever les taux d’intérêt, mais que cela risque d’entraîner des complications.

Le monde a changé sur le plan politique, et le système bancaire croule sous une montagne de dettes qui le fragilise.

« Si les banques centrales agissent trop rapidement, nous pourrions assister à un revirement important des prix des actifs », a-t-il dit. Toutefois, il ne pense pas que les banques centrales augmenteront radicalement les taux d’intérêt.

Il a soutenu que les riches fréquentent d’autres personnes fortunées et qu’ils ne sont pas susceptibles de punir leurs amis en augmentant les taux d’intérêt pour faire baisser l’inflation.

Croissance économique de la Chine

M. McWilliams prévoit que la croissance économique de la Chine suivra une tendance semblable à celle du Japon. Le Japon a été dévasté pendant la Seconde Guerre mondiale, mais en 1967, il était devenu la deuxième économie en importance au monde.

Cela a engendré un vent de panique à l’égard de la puissance du Japon, mais avec son passage du secteur industriel à ceux de la finance, de l’immobilier et de l’assurance, le pays a vu sa croissance diminuer à cause du surinvestissement. « Le Japon a ensuite traversé une période de 20 à 25 ans de réflexion, de faible croissance et de baisse démographique », a expliqué M. McWilliams.

Selon lui, la Chine a suivi une trajectoire de croissance semblable au cours des 30 dernières années, la plus récente phase ayant été le surinvestissement dans l’immobilier et les services bancaires. « Je serais très surpris que la croissance de la Chine dépasse les 2 à 3 %, pas pour toujours, mais dans un avenir prévisible », a-t-il ajouté.

Il a déclaré que la situation était complexifiée par les conditions démographiques défavorables découlant de la politique de l’enfant unique et du changement de perception à l’égard du Parti communiste chinois à l’échelle mondiale.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de David McWilliams et ne représentent pas nécessairement celles de Manuvie. Les renseignements présentés dans cet article ne doivent pas être considérés comme des conseils professionnels applicables à des situations particulières.