Dès mon plus jeune âge, j’ai ressenti le vide laissé par l’absence de mon père. Ses rires, ses conseils, son soutien indéfectible sont autant de choses auxquelles j’aspirais, mais que je n’ai jamais pu obtenir pleinement. Lorsque mon père est décédé d’un cancer peu après mon douzième anniversaire, ma famille a été plongée dans un tourbillon de bouleversements émotionnels et financiers. Enfant, j’avais du mal à comprendre pourquoi notre maison était dépourvue des petits luxes que les autres semblaient tenir pour acquis. Ce n’est qu’en grandissant que j’ai compris notre réalité financière : une mère célibataire avec quatre enfants, dont un frère aîné avec un handicap, et aucun revenu substantiel. L’absence de mon père a été plus qu’une perte émotionnelle; elle a entraîné des revers qui ont refaçonné mon parcours d’études postsecondaires.
J’ai lutté pour réaliser mon rêve de fréquenter l’Université Dalhousie, tout en sachant que les contraintes financières constitueraient un obstacle majeur. Sans le soutien financier de mon père, et avec ma mère qui avait de la difficulté à subvenir aux besoins de notre famille, réussir à payer mes études postsecondaires est devenu ardu. Si les bourses et l’aide financière ont aidé un peu, elles n’ont pas suffi à combler complètement le manque d’argent. J’ai travaillé sans relâche au cours de ma première année, conservant une moyenne de 3,7 tout en jonglant avec des emplois à temps partiel pour contribuer aux frais de scolarité et de subsistance. La réalité, cependant, reste brutale : quels que soient mes efforts, les obstacles financiers se dressent toujours, menaçant de m’éloigner de la réalisation de mon rêve.
L’instabilité financière à laquelle ma famille était confrontée était aggravée par l’absence de couverture d’assurance vie. L’assurance de mon père a été tout juste suffisante pour couvrir les frais des funérailles et les factures à régler, ce qui nous a laissé bien peu pour assurer notre avenir. Si mon père avait eu une meilleure couverture d’assurance, ma mère aurait pu nous aider à faire notre deuil plutôt que d’avoir à se trouver immédiatement un emploi pour maintenir notre foyer à flot. Ce soutien financier supplémentaire aurait pu apporter une certaine stabilité, en garantissant la satisfaction de nos besoins de base, en permettant à ma mère de passer plus de temps avec nous et en nous donnant, à moi et à mes frères et sœurs, la possibilité de nous concentrer sur nos études. Le stress lié au financement de mes études postsecondaires n’aurait pas été aussi accablant, et ma famille n’aurait pas eu à faire autant de sacrifices difficiles.
Malgré ces difficultés, j’ai refusé de laisser l’adversité financière dicter mon avenir. J’ai assumé des responsabilités qui dépassaient mon âge. Je me suis occupée de mes frères et sœurs pendant que ma mère travaillait, j’ai veillé à ce que les besoins de mon frère aîné soient satisfaits et j’ai trouvé des façons de gagner de l’argent pour contribuer aux dépenses. Déterminée à faire des études supérieures, j’ai demandé toutes les bourses possibles, j’ai travaillé à temps partiel et j’ai adopté un mode de vie axé sur la discipline financière. Chaque revers n’a fait que renforcer ma détermination à aller de l’avant, prouvant que la persévérance peut triompher des circonstances.
L’absence de sécurité financière a rendu mon parcours plus difficile, mais elle m’a aussi inculqué une volonté inébranlable de réussir. Bien que les difficultés de ma famille auraient pu être évitées grâce à une meilleure couverture d’assurance vie, je les considère comme faisant partie de mon histoire— une histoire de résilience, de détermination et de poursuite d’un avenir meilleur.