Les femmes et le travail : Les arguments commerciaux en faveur du soutien de la ménopause en milieu de travail

16 Octobre, 2025

Les femmes atteignent leur pic de revenus entre 40 et 50 ans1. Avec quelques décennies à leur actif et une bonne marge avant la retraite, elles mettent leur confiance, leurs connaissances et leur expérience2 au service de l’entreprise, tout en assumant souvent la charge de leurs enfants et/ou de leurs parents âgés.

C’est aussi la période pendant laquelle les symptômes de la périménopause ont tendance à être les plus perturbants.

La périménopause est la période de transition qui précède la ménopause, lorsque la femme arrive à la fin de sa période de fertilité et que ses taux d’œstrogène et de progestérone diminuent progressivement. Cette phase peut durer entre deux et douze ans et s’accompagne souvent d’un large éventail de symptômes, notamment des sueurs nocturnes et des troubles du sommeil, un brouillard cérébral et des difficultés de concentration, des changements d’humeur, des bouffées de chaleur, des palpitations cardiaques, des maux de tête et des douleurs articulaires.

En d’autres termes, la ménopause peut être difficile à gérer lorsqu’on essaie de gagner sa vie.

« C’est l’ironie la plus cruelle de la nature », déclare le Dr Farzana Haq, praticienne certifiée de la Menopause Society et médecin de premier recours à la Cleveland Clinic Canada, directrice médicale des activités d’assurance collective de Manuvie. « Cela peut prendre une ampleur considérable. »

Selon le Dr Haq, les symptômes tels que les troubles du sommeil, la fatigue, les bouffées de chaleur et le brouillard cérébral entraînent souvent des taux d’absentéisme plus élevés (lorsque les salariées prennent des congés de maladie pour se rendre à des rendez-vous médicaux ou pour se remettre de nuits blanches) et de présentéisme (lorsqu’elles restent au travail, mais peinent à être aussi efficaces que d’habitude). De nombreuses femmes en période de ménopause décrivent un sentiment de déconnexion de leur propre corps, explique Shyna Asaria, infirmière autorisée à la Maven Clinic, une plateforme numérique spécialisée dans la santé des femmes et de la famille à travers les quatre étapes de transformation de la vie. Les femmes avec lesquelles elle travaille lui disent souvent qu’elles ne se souviennent pas de la dernière fois où elles se sont senties elles-mêmes.

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Peu de lieux de travail modernes sont aménagés pour tenir compte de cette réalité. Une enquête de Catalyst3 menée en 2024 auprès de près de 1 900 salariées au Canada, aux États-Unis et au Royaume-Uni a révélé que près des deux tiers des employeurs canadiens n’offrent pas de prestations liées à la ménopause.

Un rapport de Deloitte4 de 2024 sur les femmes au travail a révélé que près de 40 % des femmes qui éprouvent des niveaux élevés de douleur ou d’inconfort dus à la ménopause se contentent de travailler malgré tout. En outre, lorsque les femmes prennent des congés pour gérer leurs symptômes, moins d’une sur cinq se sent soutenue par son employeur.

Pendant trop longtemps, de nombreuses femmes ont dû gérer seules la ménopause et leur vie professionnelle. Mais les experts affirment que le vent est en train de tourner, au bénéfice des femmes d’âge mûr et des entreprises qui les emploient.

Pourquoi la ménopause est une question qui concerne le lieu de travail

La ménopause peut ne pas sembler être une priorité pour les organisations, mais les employeurs ont de bonnes raisons commerciales de revoir la façon dont ils aident les femmes qui y sont confrontées, selon Jennifer Foubert, vice-présidente adjointe et chef, Produits et croissance pour l’Assurance collective à Manuvie Canada.

« Le fait de ne pas fournir le niveau de soutien adéquat entraîne des coûts directs et importants », déclare Mme Foubert. « En même temps, les organisations qui investissent dans ce domaine peuvent obtenir des résultats très positifs pour les femmes sur le lieu de travail. »

Par exemple, 17 % des femmes en période de ménopause ont envisagé de quitter leur emploi en raison d’une prise en charge insuffisante de leurs symptômes, selon un rapport5 de 2023 du Chartered Institute of Personnel and Development, au Royaume-Uni. Selon Mme Foubert, le coût du remplacement des femmes au sommet de leur carrière peut représenter jusqu’à 200 % du salaire d’une salariée, sans même tenir compte des dépenses cachées liées au changement de personnel : le temps consacré au recrutement et à l’intégration, la perte de productivité, la baisse du moral et l’épuisement professionnel des collègues qui assument des responsabilités supplémentaires.

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Les femmes en période de périménopause et de ménopause possèdent souvent des connaissances importantes sur l’entreprise, ce qui peut poser des problèmes majeurs si elles la quittent. « Ce sont des membres très appréciés au sein des équipes », affirme Mme Foubert. « Lorsque quelqu’un comme cela s’en va, ces renseignements disparaissent avec lui. Les personnes qui travaillent dans des entreprises où la rotation du personnel est élevée remarquent plus facilement qu’il est très difficile de conserver les connaissances au sein de leur organisation. »

De plus, certaines données suggèrent que les lieux de travail adaptés à la ménopause affichent de meilleurs résultats. Le rapport de Catalyst6 de 2024 a révélé que lorsque les organisations offrent un soutien aux femmes en période de ménopause, leur personnel indique que l’innovation, la mobilisation au travail et la satisfaction professionnelle augmentent, ce qui peut stimuler la compétitivité et la rentabilité.

Comment les employeurs peuvent combler le fossé

Selon le Dr Haq, les employeurs s’intéressent de plus en plus à la façon dont la ménopause affecte la santé et la productivité des femmes, ainsi qu’à l’aide qu’ils peuvent leur apporter. « Les données montrent7 que lorsque les femmes sont soutenues sur leur lieu de travail, les entreprises sont en mesure de recruter de meilleurs talents et ont tendance à mieux se porter financièrement », explique-t-elle.

  1. Permettre des horaires flexibles

    Comme la ménopause peut bouleverser un emploi du temps (il est difficile de prévoir la prochaine insomnie, le prochain brouillard cérébral ou rendez-vous avec un spécialiste), des horaires flexibles ou des options de travail à domicile peuvent également aider, lorsque cela est possible. « Les modalités de travail flexibles ne sont pas très coûteuses pour la plupart des entreprises », explique Mme Foubert. « Et le fait de les proposer peut faire une différence significative pour une personne en période de ménopause, en fonction des défis auxquels elle est confrontée. »

    En plus de permettre une certaine flexibilité, les personnes qui profitent de cet aménagement ne devraient pas être pénalisées. « Les femmes sont souvent obligées de ralentir leur rythme ou de remettre en question leurs postes de direction pendant cette période en raison de la gravité de leurs symptômes », indique le Dr Haq. « La ménopause ne devrait pas les empêcher de gravir les échelons professionnels, elles ont travaillé trop dur pendant la majeure partie de leur carrière. » Le Dr Haq recommande plutôt de créer des possibilités permettant aux femmes d’âge mûr de conserver ou de retrouver des postes de direction.

  2. Fournir des ressources et des aménagements au bureau

    En outre, selon le Dr Haq, normaliser les conversations sur la périménopause et la ménopause sur le lieu de travail (par le biais d’initiatives telles que des dîners-causeries ou des webinaires) peut contribuer à réduire la stigmatisation et à aider les femmes à se sentir plus à l’aise pour demander du soutien. Selon la Maven Clinic, faciliter la consultation d’experts peut également aider les femmes à se sentir valorisées et mieux armées pour gérer leurs symptômes. De petits aménagements pratiques peuvent considérablement aider les femmes en période de ménopause à gérer leurs symptômes et à se sentir plus à l’aise au travail, explique le Dr Haq. Par exemple, pour aider les salariées à gérer les bouffées de chaleur (qui peuvent survenir de manière soudaine et inattendue ), vous pouvez proposer des ventilateurs de bureau, créer des salles climatisées ou opter pour des uniformes fabriqués dans des tissus naturels et aérés.

  3. Offer more education about benefits plans

    De nombreux régimes d’assurance collective comprennent des ressources qui peuvent aider à mieux gérer la ménopause, comme des programmes d’aide aux employés et aux membres de leur famille, la couverture des frais liés aux praticiens paramédicaux et la couverture des médicaments sur ordonnance pour l’hormonothérapie, souligne Mme Foubert. Mais ces avantages ne représentent que la moitié de l’équation. « L’objectif est d’informer les participants au régime des options qui s’offrent à eux, afin qu’ils soient prêts le moment venu », explique Mme Foubert. Par exemple, des recherches antérieures ont minimisé le rôle de l’hormonothérapie substitutive, mais des études plus récentes ont démontré son efficacité et son innocuité dans le traitement de nombreux symptômes de la ménopause. Et les femmes le remarquent : selon les données agrégées sur les demandes de règlement au titre de l’assurance collective recueillies par Manuvie Canada, le recours à l’hormonothérapie substitutive a augmenté de 10,2 % chez les femmes de tous âges entre 2022 et 2024. Les tranches d’âge pour lesquelles les taux augmentent le plus rapidement, au cours de ces mêmes années, sont les 45-54 ans, avec une augmentation de 42,9 %, et les 55-64 ans, avec une augmentation de 21,5 %.

  4. Fournir un soutien accessible

    Les organisations peuvent aider leurs salariées à se sentir moins submergées en leur donnant accès à des professionnels qui peuvent les aider à gérer leurs symptômes et à défendre leur santé, explique Mme Asaria. Par exemple, grâce à la Maven Clinic, les femmes peuvent accéder à un large éventail de professionnels des soins de santé pour gérer leurs différents symptômes, notamment des infirmiers praticiens, des naturopathes, des urologues et des fournisseurs de soins de santé mentale. Alors que 91 % des femmes se sentent mal informées sur la ménopause et que 36 % d’entre elles indiquent être mal à l’aise pour en parler avec des professionnels des soins de santé, un soutien personnalisé et bienveillant peut considérablement améliorer leur bien-être. « Des soins adaptés changent la vie », déclare Mme Asaria. Selon Mme Foubert, lorsque les femmes en périménopause et en ménopause se sentent soutenues, préparées et suffisamment bien pour donner le meilleur d’elles-mêmes, tout le monde y gagne. C’est en partie pour cette raison que Manuvie inclut désormais l’accès à la Maven Clinic dans son offre d’avantages sociaux aux employeurs. La clinique virtuelle apporte son soutien lors de quatre étapes importantes de la vie, notamment la quarantaine et la ménopause, en proposant des ressources et des conseils provenant de plus de 30 types de professionnels, tels que des accompagnateurs en gestion de carrière, des fournisseurs de soins de santé mentale, des urologues et des gynécologues-obstétriciens.

« En mettant en place des régimes d’assurance collective adaptés aux femmes actives, en accordant la priorité à la santé émotionnelle et en encourageant une culture d’inclusion, les employeurs peuvent augmenter la productivité, réduire le taux de rotation du personnel et avoir une main-d’œuvre plus engagée », déclare Mme Foubert.

Cet article a été initialement publié dans le Globe and Mail le 14 octobre 2025.

Cet article est fourni à titre indicatif seulement. Il ne vise pas à diagnostiquer ou à traiter un problème de santé. Si vous avez des questions ou des inquiétudes concernant votre situation ou si vous souhaitez obtenir des conseils médicaux, consultez votre médecin ou votre fournisseur de soins de santé.

Remarque sur le genre :
Bien que nous utilisions les termes « femmes », « féminin », « hommes » et « masculin », nous reconnaissons qu’ils n’englobent pas toutes les identités de genre et que les questions de santé abordées dans l’article peuvent concerner des personnes de tous les genres.

Cleveland Clinic Canada:
Manuvie est fière de compter sur l’aide de Cleveland Clinic Canada pour diriger le volet médical de ses activités d’assurance collective. Cleveland Clinic Canada possède une vaste expérience en soins de santé et a le même objectif que Manuvie, soit celui d’aider les Canadiens à mener une vie meilleure, plus longue et en meilleure santé. C’est une organisation à but non lucratif qui est à l’avant-garde de la médecine moderne depuis 1921. Au cours des dernières années, Cleveland Clinic a travaillé avec des entreprises progressistes au Canada et partout dans le monde pour mettre à l’avant-plan la santé et le bien-être des membres de leur personnel, de leur clientèle et des collectivités.

Maven Clinic:
Maven Clinic est la plus grande clinique virtuelle au monde pour les femmes et les familles, avec pour mission de rendre les soins de santé accessibles à tous. Les programmes numériques primés de la Maven Clinic offrent un soutien clinique, émotionnel et financier en une seule plateforme, couvrant la fertilité et les projets de famille, la maternité et les soins aux nouveau-nés, les services aux parents et les soins pédiatriques, ainsi que la ménopause et la santé hormonale. Plus de 2 000 employeurs et régimes de soins de santé font confiance à la plateforme de bout en bout de la Maven Clinic pour améliorer les résultats cliniques, réduire les coûts des soins de santé et assurer l’équité des programmes d’avantages sociaux.